Véhicules propres : hydrogène ou électricité ?



(une version préliminaire de cet article a été publiée en Septembre 2020 sur le forum du Prius-Touring Club)

L’actualité récente sur la production d’hydrogène en France (bleu, vert, …) relance le débat sur l’intérêt de ce carburant pour les véhicules de tourisme et de transport.

Pendant plus de 10 ans, j’ai roulé en véhicule hybride non rechargeable, et j’étais arrivé à la conclusion que l’avenir de la voiture propre passait par l’hydrogène. Depuis environ deux ans, j’ai changé d’avis.L’hydrogène pour les locomotives, les bus et les poids lourds est une excellente solution.

Ce sont des flottes captives (ou quasi captives – on peut prévoir par où elles vont passer), donc avec un nombre restreint de pompes on peut assurer le ravitaillement.
Vu la taille du véhicule, le poids et l’encombrement de la pile à combustible et des bonbonnes n’est pas un problème, et globalement le surcout est faible.

Sur les grosses berlines (segment D et plus) c’est un peu moins simple. Il faut loger les bonbonnes dans le coffre (à cause de la forme), c’est beaucoup moins souple que des packs de batteries placés sous le plancher, siège arrière ou accoudoir.
Mais c’est possible.

Par contre sur les modèles plus petits (segments A à C), le poids, l’encombrement et le prix de l’équipement disqualifient tout de suite cette technologie.

Au niveau des recharges, un plein de hydrogène est environ 10 fois plus rapide qu’un plein d’électricité, et l’autonomie sera du même ordre (400 à 600 kms).
Par contre, si la technologie des batteries peut évoluer en terme d’énergie embarquée, pour le hydrogène c’est plus compliqué, à moins de multiplier les bonbonnes et/ou d’augmenter la pression de stockage.

Reste à avoir un réseau de recharge décent. Le coût de la recharge en hydrogène est un autre un élément négatif dans la comparaison avec l’électrique :
Aujourd’hui il est possible de rouler en véhicule électrique pour une dépense d’énergie de 4 à 6 € TTC/100 km (0.30 c/kWh en moyenne, et consommation 16 kWh/100).
Avec de l’hydrogène, on est autour de 15 €/100 km (1 kg de H2/100 km et 15 € HT/kg de H2), avec la quasi certitude que ce prix va augmenter plus vite que celui de l’électricité, ne serait-ce que via les taxes (comme les carburants pétroliers)

Il reste juste le cas de la « recharge à destination », bien pratique en électrique quand on sort des grands axes, qui ne sera quasiment pas possible avec l’hydrogène. Si nécessaire, dans un hôtel ou même dans un gite rural paumé, il est toujours possible de trouver une prise 10/16 A pour recharger la nuit. Avant que le propriétaire (ou l’hôtel) ne s’équipe de panneaux solaires qui alimentent un générateur d’hydrogène, il va passer quelques électrons sous les batteries …

En résumé, pour les petites et moyennes voitures, passer à l’hydrogène me semble rédhibitoire en terme de poids et de coût.
A terme, je pense qu’on aura des poids lourds et des berlines (taxis, …) à l’hydrogène, et tout le reste sera électrique, avec des autonomies (donc du poids et des couts) adaptés aux déplacements urbains et péri urbains.

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