Road Trip Tesla été 2020

(article initialement publié en Août 2020 sur le site du Prius Touring Club)

Cet été, l’organisation des vacances était compliquée, j’en ai profité pour faire mon premier road-trip en Tesla M3.
L’idée était de faire une boucle en Europe pour visiter la famille, les amis, et quelques points touristiques.

Nous sommes partis de Paris vers les Pays Bas en traversant la Belgique, puis direction le sud Ouest de l’Allemagne (Lac de Constance), l’Autriche (Bavière), la Suisse (Gruyères), Annecy, le Parc de Écrins, les gorges du Tarn, puis enfin Toulouse, d’où nous sommes rentrés d’une traite vers Paris.

Bilan :
24 jours, 6 pays, 4753 kms, soit en moyenne 200 kms / jour. En réalité de 0 à 700 kms suivant les jours.

Au cours de ce voyage, la M3 a consommé 779 kWh, avec une moyenne de 164 Wh/km. Ceci avec un véhicule assez chargé (2 adultes et des bagages pour 3 semaines), pas mal d’autoroute et de la montagne.

Ces 779 kWh ont été rechargés ainsi :

  • 65 % sur des SuCs (SuperChargeurs) Tesla
  • 6 % sur des bornes publiques
  • 29 % sur des bornes “à destination” (hôtels, amis, …) en général gratuitement.

Le montant total dépensé pour les recharges est de 172 €, avec un prix du kW variant de 0.24 c à 0.33 c pour les SuCs Tesla, et de 0.31 à 0.49 c pour les bornes publiques.
Au total, en intégrant les kW chargés “gratuitement”, cela fait un coût d’énergie de 3.63 € / 100 km.

Les recharges :

Sur les parcours de liaison, il n’y a absolument aucun problème pour trouver un SuC Tesla, même en France où la densité est 2 à 3 fois inférieure au reste de l’Europe.

Source : Tesla.com

Par contre pour les déplacements journaliers autour d’un hébergement, il faut planifier un peu en fonction du contexte. Dans le doute, je m’arrangeais pour arriver sur place avec une batterie à 50 %. En pratique, j’ai pu recharger à chacune de mes étapes, soit sur une borne “à destination” (3 kW – la nuit) soit sur une borne publique (11 à 22 kW – 1 à 3 heures).

Certains hôtels offrent la possibilité de recharger et l’annoncent sur leur site, d’autres n’annoncent rien mais ont une prise 11 kW à disposition (en fait dans un cas c’est celle de l’ID3 du patron).
Dans le parc des Écrins, le parking était public, mais il y avait un couple de borne 22 kW au centre du village. Dans les gorges du Tarn, il n’y avait rien, mais l’hôtelier a accepté qu’on se branche sur une des prises disponible dans la cour. C’est d’ailleurs le seul qui m’a fait payer la recharge (6 € la nuit, c’est un peu mesquin).

La seule fois où j’ai eu un petit moment de solitude, c’est en descendant de la Suisse vers Annecy. Il y a deux SuCs assez proches (Lausanne et Genève), mais les deux était marqués comme “indisponibles” sur la cartographie. Je pouvais aller jusqu’à Annecy (ma destination) sans problème, mais en arrivant avec 20-25 % au lieu des 50 % prévus, et sans garantie de pouvoir recharger à l’hôtel.
En plus des SuCs, la cartographie indique aussi les points de recharge à destination sponsorisés par Tesla. Plan B : Il y a un hôtel restaurant à Divonne avec 4 prises Tesla. Il était midi, il faisait faim, nous avons donc mangé un morceau pendant que la M3 prenait 30 kW au frais dans le parking.
Bilan : arrivée à l’hôtel avec 52 %, et en plus il y avait une prise 11 kW dispo sur place !

Le passage dans les gorges du Tarn était en théorie un peu compliqué, dans la mesure où nous avions prévu de rayonner pas mal, sans pour cela passer par l’A75 où se trouvent les deux SuCs Tesla et les autres bornes rapides.
En fait, il y avait à Florac une borne 22 kW (à la facturation très étrange), et l’hôtelier nous a laisser nous brancher dans sa cour. J’étais content d’avoir ma rallonge de 10m en 2.5 carré au fond du sous-coffre.

Et à Toulouse nous étions hébergés chez des amis qui venaient d’inaugurer leur mini-centrale solaire de 6 kW, donc on a pu recharger à l’énergie solaire tout le séjour.

Donc en final, zéro (mais vraiment zéro) problème de recharge, en planifiant un peu en dehors des parcours de liaison.

En France, les Suc sont majoritairement situés à proximité des sorties d’autoroute (typiquement < 3 kms), sur des parkings d’hôtels quelquefois très sympas (Tours, Saintes, … ), des chaines (Mercure, Ibis, Kyriad, …) ou des parkings de centre commerciaux (Le Mans).
En Belgique, aux Pays Bas et en Allemagne, ils sont aussi présents sur les aires de repos des autoroutes, à côté du Total, du MacDo et du KFC.
Sur les grands trajets, nous avons fait typiquement un arrêt recharge toutes les 2 à 3 heures, et souvent ce n’est pas la M3 qui a le plus besoin de s’arrêter.
Le problème de la recharge en SuC c’est que … c’est trop court. Typiquement elle va durer 15 à 20 mn, 30 mn maxi si on arrive sous les 20 % et qu’on veut repartir à 88/85.
Pas le temps de déjeuner ou de faire un peu de shopping, à peine le temps de boire un café ou une bière et on peut repartir.
Si on veut rester plus longtemps, il faut prendre en compte l’occupation du SuC. Si plus de 50 % des baies sont occupées, Tesla facture des frais d’occupation si on ne bouge pas son véhicule 5 minutes après la fin de la recharge. Pour gagner 10 ou 15 minutes, il est toujours possible (via l’application du téléphone) de passer la recharge de 80 à 85 %, puis à 90, 95, … mais à 99 % il faut partir ou se déplacer !

J’ai été surpris du faible taux d’occupation des SuCs. Le mieux était en Bavière, où j’ai chargé seul sur un SuC de 24 baies ! La plupart du temps, il y avait un ou deux véhicules qui chargeaient en même temps, une seule fois j’ai eu un SuC remplit à plus de 50 %. En cas d’affluence, il faut choisir sa borne, car sur les anciens chargeurs, les 120 ou 130 kW disponibles le sont pour une paire de baies. Donc si deux véhicules commencent en même temps une charge, ils seront limités à 75 kW chacun.
Apparemment les nouveaux chargeurs 250 kW n’ont pas cette limitation.

En voyageant en dehors des jours de forte circulation, il n’y a donc pas de problème d’attente aux SuCs. Apparemment c’est moins vrai les jours de grands départs, des SuCs comme Le Mans ou Bordeaux sont régulièrement pleins, avec 15 à 30 minutes d’attente pour charger.
J’ai réalisé que le jour où les SuCs de Lausanne et Genève étaient indiqués comme indisponibles, c’est qu’ils étaient saturés et que la planification décourageait de s’y recharger (surtout que je n’en avait pas vraiment besoin pour continuer).

En fin d’année dernière, il y a eu d’importantes livraisons de Tesla, un peu en France mais surtout aux Pays Bas (suppression des avantages fiscaux au 1er Janvier) donc le nombre de véhicules à charger a augmenté de manière significative.
Tesla est en train de déployer ou d’étendre de nouveaux SuCs en France (30 à priori), mais le projet a pris du retard à cause du Covid.

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